Le rêve s'écroule...

Publié le par Celine

« Je venais d’avoir la nouvelle que j’avais établi un nouveau record sur 24 heures quand j’ai senti comme un coup de frein. Je sors immédiatement et je vois une gerbe d’eau qui monte à 3 mètres au-dessus du flotteur tribord. Je choque les voiles d’avant. En quelques secondes, tu comprends ce qui se passe sans savoir comment. Dans l’urgence, j’ai affalé pour gérer la sécurité. Je ne sais pas ce qui est arrivé. Quelques instants plus tard, j’ai vu un morceau de glace mais je pense que le choc aurait été plus franc, plus violent si j’avais heurté de la glace. Et là, je suis resté sur le trampoline, les bras ballants, concentré sur l’action même si une partie de moi est très déçue. Tout le film se déroule : ce que tu as fait et ce que tu ne feras pas. 20 jours de course ! Comme un scénario de film tragique ! Comme je n’avais pratiquement pas dormi depuis 3 jours, j’ai essayé. Sans succès. J’ai quand même fini par sombrer. Quand je me suis réveillé, il faisait grand jour et là je me suis demandé si ce n’était pas tout simplement un cauchemar. Le bel oiseau est bien là, atrophié.

crashbox-trimaran.jpgA 1h50, soit presque 5 minutes après avoir battu le record des 24h, le rêve tourne au cauchemar ! Un bout d'un des "flotteurs" (terme amateur) du Maxi Trimaran s'est arraché et menace l'étanchéïté du bâteau.
Un iceberg ? Un défaut technique ? Pour l'instant on ne sait rien encore, mais je peux imaginer la redescente qu'a dû subir Thomas en quelques minutes.

Face à un océan qui lui en a fait voir depuis 20 jours, sa motivation et son art de faire face à tout a été puni. La mer lui en veut et lui a fait payer sa réussite ! Le prix est cher à payer puisque Thomas est résigné à abandonner sa tentative de record et de rentrer au port.

En pleine mer, il doit cependant maintenir son bâteau pour se diriger vers Cape Town.

La déception est immense pour ce skipper qui s'offrait son rêve. Ce projet extrême lui a coûté beaucoup de temps et de préparation autant mentale que physique.

Pour le moment, Thomas abandonne mais seulement l'aventure, il ne rennonce pas à son rêve. Son coeur est plein d'amertume et de regrets, mais il doit faire face et envisager de repartir dans les prochains mois.

"C’est un projet engagé donc très exposé. J’accepte cet abandon car il fait partie des règles du jeu. J’ai pris un réel plaisir à naviguer sur ce bateau. Plus ça allait, plus je me sentais libre dans cette partie du globe où on ne survit que toléré ; je me sentais en osmose. Le compétiteur est forcément déçu. Il me faudra du temps pour analyser tout cela.
J’ai envie d’y retourner car j’ai trop d’amertume que cela se termine aussi tôt
».

Publié dans Seul O'tour du monde

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